jeudi 29 novembre 2012

Allez Bam, dans ta face...

Je me sens tellement angoissée, j'oscille entre un espoir démesuré en la médecine et un profond sentiment que jamais on y arrivera... Je sais, je suis défaitiste, c'est une manière de me protéger... Je suis morte de trouille... Et je sais que c'est pas fini...

Hier soir on a récupéré les résultats du deuxième spermogramme de mon mari et je n'en attendais qu'une confirmation du premier, on avait été bien briffés, ça n'allait pas, de toute probabilité, changer le pronostic. Mais là... Tout est moins bon, à part le nombre global je crois.

Pour tout vous dire, c'est arrivé dans de drôles de circonstances, on venait de se disputer avec mon mari (la fille est susceptible et monte vite dans les tours et le garçon très maladroit et fier/têtu), et comme à son habitude, quand il fait la tête et que ça me rend dingue, je pars de chez moi, fâchée à 21h avec le sentiment que jamais je ne pourrais décolérer (j'ai souvent cette impression mais je suis une brave fille, ça redescend vite !). Quand Monsieur a daigné me reparler par texto (oui on est un couple qui se réconcilie par texto), j'ai bien dit toute ma colère, lui aussi, il a finalement pu s'excuser, moi aussi, roule ma poule... Je rentre doucement chez moi (c'est pas tout ça, mais il devait faire 3 degrés dehors !) et je reçois un texto catastrophé de mon mari sur ses résultats qu'il venait d'ouvrir. Je peux vous dire qu'à cet instant, tout ne m'a semblé que broutille.

J'ai regardé tout ça comme si j'étais dans une 3ème dimension, refusant de me laisser toucher... La conclusion : indication d'IMSI et cette fragmentation qui me fait trop flipper... Rien que ça... Mon mari était au 36ème dessous, j'ai essayé de le réconforter mais je crois qu'il voulait sa caverne (pour les aficionados de Mars et Vénus).

Et 2h plus tard, Bam, j'ai plus pu faire comme si j'y étais imperméable, je me suis écroulée en larmes. Parce que sincèrement, c'est si dur d'y croire. Je me remémore en permanence les mots de chère Plume qui dit que la PMA et les problèmes de zozos masculins, c'est vraiment pas la panacée. Et je ne peux pas m'empêcher de penser que je ne me sens pas capable dans notre couple de faire appel à un don de gamète, qu'adopter, j'en ai une trouille terrible... Que si tout ça ne fonctionne pas... Alors je sais, petit pas par petit pas, ça ne sert à rien de se projeter comme ça... Je vais essayer... Et je dois abandonner tous mes rêves de familles nombreuses... J'en voulais 4 au moins des enfants...

Pourquoi c'est si dur... Pourquoi moi, pourquoi nous? Je suis terriblement en colère... Et je ne peux pas l'exprimer dans la réalité... J'ai des amies vraiment sympas, une qui est passé par là et qui est tellement gentille, malgré ses deux toutes petites jumelles, elle prend du temps pour moi, une autre qui a vécu le spermo 000 et qui a adopté, mais qui sait si bien compatir, une qui a tous ses enfants en C1 mais qui est là, quelle que soit l'heure, et une dernière qui a ses enfants naturellement mais en attendant des années... Et malgré ma chance d'avoir ces amies (que j'ai terriblement peur d'user), je me focalise sur toutes celles qui s'en fichent, qui me donnent des conseils à la con, qui n'ont pas l'air de réaliser combien nous avons de la peine... Ingrate que je suis !

Je vous mets le spermo, on passe de tératospermie isolée sévère (un peu hypospermie) à OATS sévère. C'est pas pour étaler la vie privée mais ça peut servir à d'autres... Et puis si vous vous reconnaissez...

Les hormones, ça va, c'est déjà ça. Enfin, FSH limite haute, ça peut vouloir dire un truc?
Volume : 5.3
95 millions au total (ça je crois que c'est plutôt bien)
ou 18 millions / ml

40% formes vivantes à la 1ere heure, nécrospermie (ce terme me donne la nausée...)
70% d'immobiles après 1h
75% après 4h

Test de survie, 5% à 37, 10% à 22

97% d'atypicités avec 90% d'anomalies sévères (75% avec 3 anomalies de la tête) : envisager IMSI.

Test de fragmentation 25% (et là, j'ai envie de pleurer...)

Bactério négative.

Bref... J'imagine qu'il y a pire, je sais pas, je suis pas médecin (enfin, pas cette hyperspécialité, j'y connais quedalle) et on est tout seuls avec ce spermo à la noix... RdV dans 1 mois. Comment je vais arrêter de m'angoisser, moi, la grande stressée de la vie...

J'aimerais hiberner...
Je croyais encore un tout petit peu au bébé couette...



mercredi 28 novembre 2012

Un livre : Le confident d'Hélène Grémillon

Je ne sais pas bien si c'est une bonne idée de vous présenter ce livre... Je l'ai acheté sans arrière pensée, je n'avais pas trop réalisé que l'image de couverture parle d'elle même, mais ce livre parle de maternité, et d'infertilité... entre autre ! J'ai eu l'impression que le sort s'acharnait quand j'ai commencé à le lire car je l'avais précisément acheté pour me distraire de toute ces histoires d'utérus. Mais j'ai finalement bien fait.

Le synopsis :
Camille vient de perdre sa mère. Sous le choc, elle reçoit les lettres de condoléances sans même les ouvrir. Jusqu’à ce qu’elle reçoive une lettre pas comme les autres, une lettre non signée qui raconte une histoire. Elle croit d’abord à une erreur, mais chaque semaine une nouvelle lettre arrive, racontant la suite de l’histoire. Une histoire à laquelle elle n’est visiblement pas étrangère.

 J'ai été profondément émue par ce récit, par ces histoires de femmes qui s’entremêlent, par la justesse avec laquelle l'infertilité et les fantasmes que ça évoque sont dépeint... Alors, ce n'est pas drôle, mais pas vraiment triste non plus, et ça prend aux tripes, juste là où on aimerait bien un enfant...

Il y a du drame et du secret de famille, il y a un vrai suspense, il y a des personnages hyper attachants, avec des caractères fins et ambigus, il y a un livre que je n'ai pas lâché du début à la fin. Alors d'accord, je lis vite et beaucoup, mais celui là, je suis sure qu'il plaira à d'autre, la lecture est fluide et on accroche dès le premier chapitre. Et puis, ça me ferait plaisir de partager ce que vous en avez pensé :)





Et d’ailleurs, ce post m’évoque une question… Quel livre avez-vous lu sur l’infertilité ? Est-ce que certains vous ont aidé ? J’ai tant rêvé lire ceux du rayon grossesse, faire ma groupie et en acheter des tas, et je suis frustrée !!!

lundi 26 novembre 2012

Ce qui ne tue pas...

... ne rend PAS toujours plus fort...


Je ne supporte pas cette phrase, celle que ma mère me sort régulièrement, comme si elle était rassurante.
NON...
Moi, j'ai peur... Peur comme un enfant, peur et envie de me blottir dans des bras rassurants.
Peur que mon couple souffre et se brise
Peur de grossir, encore plus, même si c'est oh combien futile
Peur de ne pas me concentrer comme il faut sur ma thèse, parce que ça me semble plus si important
Peur de devenir encore plus anxieuse que je ne le suis
Peur de ne jamais connaitre la joie d'un test surprise
Peur de ne jamais sentir des petits pieds dans mon ventre
Peur de ne jamais pouvoir tenir un bébé de nous dans les bras
Peur de ne jamais enfouir mon visage dans le cou de mon tout petit
Peur de ne jamais entendre les rires de nos enfants  
Peur de mes pleurs, le soir, que je ne sais pas bien apaiser
Peur de ne pas chanter de berceuse chaque soir
Peur de ne pas raler avec les autres mamans pour des histoires de caca dur ou popo mou
Peur de ne pas m'extasier pour chaque petit progrès que notre enfant fera
Peur de devenir aigrie
Peur de vivre des piqures, des montagnes russes
Peur des gynécos, de leur jugement sur mon ventre trop mou, trop gros, déjà vergeturé
Peur de fuir ces familles souriantes qui auraient pu jouer la pub Ricoré
Peur de ne pas pouvoir faire des bisous prout sur le bidou d'un tout petit
Peur de devenir une chouineuse
Peur d'être obnubilée, un peu comme maintenant
Peur de vivre un peu trop dans l'espoir, sans bien jouir de chaque journée qui m'est donnée
Peur de ne pas savourer assez ces moments à deux
Peur qu'on ne m'appelle jamais "Maman"


Parce que oui, j'espère, oui, il y a la PMA, mais non, rien n'est gagné... Et ça m'effraie tant.
Et je me sens si seule avec toutes ces pensées qui tournent en rond dans ma tête...
Désolée...

dimanche 25 novembre 2012

L'homme y est allé !

Héhé, l'homme y est allé... Il a repoussé toute la semaine, ça devait être lundi, puis mardi, puis... jeudi et finalement, le vendredi, il s'est rendu au labo.

Et vous savez quoi? Je n'ai même pas ralé. J'ai respecté son rythme avec de sincères encouragements sans lui renvoyer que heureusement que je faisais moins de cinéma quand c'était mon tour ! Je plaisante, mais il était sérieusement angoissé et ça me faisait vraiment de la peine pour lui. C'est fragile nos hommes parfois...

Donc voilà, délesté de 270euros (oui oui, tout ça n'est pas remboursé, youpi...), d'un spermo avec recherche d'anomalies génétiques, étude de la fragmentation, test pré IMSi et des dosages hormonaux, nous saurons bientôt... Je me sens à la fois paniquée en ce moment et à la fois, j'ai l'impression qu'on avance, enfin. Je ne supportais plus ces semaines à ne rien faire. L'homme passe une échographie dans 2 semaines et dans 4 semaines, rencontre avec l'andrologue et un nouveau doc'PMA. C'est un homme, ce médecin, et mon mari a l'air paniqué que j'aille voir un homme :D Je n'aurais pas cru qu'il pourrait réagir ainsi... Ca m'a beaucoup fait rire.

Ce WE, je me suis permise de rêvasser à nouveau à cet enfant que nous espérons, à regarder les vitrines de magasins croulant sous les jolies petites choses d'enfants... Ça faisait longtemps...Pourvu que les résultats ne soient pas trop cata...

Je terminerais par une petite phrase qu'a dite la gentille dame piqueuse du labo à mon mari quand il était au bord de tomber dans les pommes (oui, petite chose fragile je vous dit, mais qu'est ce que je l'aime) et quand il lui expliquait nos soucis : "ah ça mon bon monsieur, va falloir trouver autre chose pour être original !"

Merci à toutes pour vos encouragements !!!

mercredi 21 novembre 2012

Spermogramme, des questions...


J'aurais une question pour les PMettes en herbe...
Sur l'ordonnance de mon mari, il y a écrit qu'il faut faire un test de fragmentation ADN et une étude morphologique à fort grossissement (test pré IMSI). A nos frais (125euros quand même)...
A quoi ça sert? Est ce important? Indispensable?
En fait, je crois que je balise si les résultats sont mauvais...

Et puis j'ai lu que test de fragmentation sans test de décondensation, c'était pas très révélateur, vous en savez quelque chose?

Viens là que je te fasse un calin...

Non non, je n'ovule pas, ce n'est pas de ce genre de câlin dont je parle... C'est de câlins à ce petit (grumpf) corps que je possède, c'est un peu de douceur à m'accorder au lieu de m'insulter...

Oui, parce que mon corps et moi, c'est loin d'être une histoire d'amour. Depuis l'adolescence, il est trop gros et moche. Et quand enfin, j'ai fini par un peu mieux l'accepter, même avec mes kilos en trop, à pouvoir en faire un outil de charme ou de séduction, un corps qui me représente pas trop mal, je le découvre même pas capable de me pondre un petit môme... Et le pire dans tout ça, c'est que le premier truc qu'on me renvoie à la tête, c'est qu'il faut que je perde du poids ! C'est encore moi la fautive... Certes, avec un IMC à 28 et des poussières (trop lourdes les poussières), il serait de bon ton que je me prenne en main !

Ah... mais j'allais oublier... ça ne fait pas 15 ans que j'essaie ! Ben oui, c'est évident, ces petits tas de gras, ils ne m'ont jamais dérangée, je n'ai JAMAIS essayé de les déloger? Merci pour votre psycho à deux balles Madame la Gynéco, mais il aurait aussi été sympa de m'épargner le "Ah mais moi je suis gynéco hein, pas psy" quand j'ai essayé de vous expliquer que je n'y arrivais en général pas, à perdre du poids... Voire que je faisais l'inverse dès que je me mettais la pression.

Alors OK, je suis complètement névrosée et le poids, ça doit cristalliser tous mes soucis, avec mes parents, avec moi même etc, mais pour UNE fois dans ma vie, j'aurais tellement aimé devenir mère sans que ca revienne au centre de tout...

Vous savez mes premières requêtes google au moment d’arrêter la pilule : "est ce qu'on peut être une belle femme enceinte quand on est grosse", "est ce que ça se verra"...

Parce que là, même avec l'énoooorme motivation de faire un enfant, je n'y arrive pas. C'est tout de même malheureux d'être une mauvaise mère avant même d'être mère ! Je ne sais pas quoi faire... Alors certes, ça ne donnera pas des spermato plus vaillants à mon homme mais ça régulera peut être un peu mieux mes cycles qui sait... Je sais que scientifiquement ça aggrave les OPK...

Je bouge, je marche plus d'une heure par jour, je cours une ou 2 fois par semaine, je fais du vélo, du ping pong, je vais à la piscine de temps en temps, mais je ne perds pas 1g. Je ne mange pas de frites, je limite le gras et le sucre, je suis gourmande (ça je ne peux pas le nier) mais sans excès quotidien, les légumes sont mes potes, mais je ne perds pas 1g. Je sors une soirée sans faire gaffe du tout et je me tape un kilo de plus que je n'arrive pas à perdre...

Bref, entre mon corps et moi, c'est la guerre. Et je suis bien convaincue que c'est en faisant la paix qu'un jour peut être, je me débarasserais de mes petits tas de gras (j'ai presque l'air de bien les aimer ?).

Alors hier, je me suis prise par la main et je suis allée à mon premier cours de Yoga. Parce que le stress est mon ennemi et que ma sangle abdominale ressemble à une vieille jante mal gonflée ce qui est fâcheux avant même d'avoir eu des enfants.

Et devinez quoi? J'ai A-DO-RÉ ! Oui oui, la prof est charmante, c'était du musclage intensif tout en douceur, de la relaxation agréable (et dire que moi la relaxation, je détestais ça), je sens mon corps et ça fait un bien fou ! En plus, c'est moins de 3 euros le cours (ouf, je peux faire face) et avec des gens sympas. Tout pour plaire ;) Elle disait "respirer en vous regardant mentalement avec douceur, comme si votre air vous caressait de l'intérieur" (orgasmique non?), mine de rien, ça fait du bien... Pourquoi ai-je cette propension à regarder les autres avec beaucoup de douceur et à me maltraiter autant?

J'ai mis en place l'étape 1 dans la bataille contre le stress Mouahahahaha !!!

Vous croyez que ça aide pour le kama sutra??

lundi 19 novembre 2012

Heu... Que dire...

Je peste régulièrement contre les personnes qui manquent fichtrement de délicatesse, comme ces amies qui t'annoncent leur grossesse sans un petit mot pour toi alors qu'elles connaissent pertinemment nos difficultés. Mais autant certaines réactions dénotent une indélicatesse évidente (je passe sur "c'est dans la tête, vous êtes jeunes, tu bosses trop et autres réactions culpabilisantes voire franchement perverses), autant parfois, je trouve ça à coté de la plaque mais je ne sais pas si j'aurais mieux fait.
J'y vois plusieurs catégories de personnes :

- les catastrophistes
Au moins,  là, elle prennent l'ampleur du drame pour nous ! On se sent comprise et ça fait du bien. (En écrivant, j'ai l'impression de rédiger l'horoscope du jour ou un test BIBA). Mais bon, très vite, on a l'impression que c'est à nous de les rassurer parce qu'elles vont presque finir par pleurer pour nous... Et puis, faut pas trop catastropher non plus, parce que les "quoi, tu pourras jamais avoir de bébé?" avec des grands yeux ronds et la bouche ouverte en mode cartoon , c'est pas à proprement parler réconfortant non plus...

- les rassurantes
Dans les moments d'angoisses, ça peut être pas mal aussi une petite dose de réassurance... Parce que ça fait toujours un peu de bien d'entendre que d'autres y croient encore quand on n'y croit plus beaucoup... Mais rapidement, on sent son inquiétude banalisée ou niée, "mais ça va bien se passer, t'inquiètes pas", heu, si, j'ai de bonnes raisons de m'inquiéter ! Il y a celles aussi qui illustrent avec des histoires vécues. J'ai encore entendu ce we l'histoire de ces centaines (milliers, millions hein...) de femmes qui au moment de commencer une FIV tombent enceintes, merci Seigneur... Et alors, pour celles qui n'ont pas le miracle si courant, elles n'ont pas assez baisé  prié? Désolée...

- les solutionneuses 
Ce sont des warriors, à peine le problème circonscrit, elles entrevoient la solution et élaborent pour toi un plan d'attaque en 19 actions ! Si tu fais ça, ça et ci et que t'oublies pas ça et que tu vas voir tel médecin miracle, tout va bien se passer ! Penses pas, A-GIS ! Parfois ça aussi, ça fait du bien, se coller des objectifs concrets et jalonner tout à court terme... Mais bon, faut pas lever les yeux, sinon le vide et l'incertitude derrière peut te sembler bien menaçant... Débranche ton cerveau ma copine, ça va bien se passer ! Ah zut, je trouve pas le bouton off... Mais leçon retenue, il ne faut pas trop que je te parle de mes états d'âmes ! Ma grand mère est comme ça, dans la vie, il ne faut surtout pas réfléchir, sinon, on devient triste et ça c'est tabou !

- les distrayeuses
Ce sont celles qui te proposent de te miner à coups de mojitos  de boire un bon chocolat chaud les soirs de déprime devant un film qui te raconte une histoire bien plus glauque que la tienne (genre Philadelphie...) ou te prête un livre à pleurer sur autre chose (vous avez lu "l'enfant éternel" ? non ? C'est magnifique... mais si vous n'aimez pas avoir le nez chou fleur et les yeux rouges et le coeur serré à mort, mieux vaut s'abstenir... et peut être éviter de l'offrir comme l'a fait une de mes amies, juste au moment où un de vos proches souffre d'un cancer grave. Cela dit, je ne lui en veux pas, j'ai adoré, j'suis sans doute un peu maso). Bref, je m'égare, mais ces personnes là peuvent être d'un grand secours !!

- les oreilles compatissantes
Ce sont celles qui t'écoutent avec bienveillance, ponctuant leur discours de gentils "oui oui" ou "hum hum" ou "ma pauvre..." et même que ça fait du bien parce que tu te mets à pleurer un bon coup et à raconter combien c'est trop inz'uste ce qui t'arrive et tellement trop long et angoissant...  Et même que t'as presque l'impression d'être chez le psy. Sauf qu'après tu culpabilises parce que tu as trop parlé de toi. Elles ont le défaut de pas t'apporter beaucoup de grain à moudre, mais au moins, tu vides ton sac... Et bon, quand tu dis pas grand chose, tu risques pas trop de faire des gaffes ! Mais tu ne te mouilles pas trop non plus... Ça peut manquer d'un peu de répondant !

- les mystiques
Je vais prier pour toi... Vous trouverez une autre forme de fécondité...  Votre chemin n'est pas celui là... Heu, alors, moi ça me touche toujours qu'on me dise qu'on va prier pour nous parce que je me dis qu'on pense un peu à nous et que ça peut pas complètement se perdre dans l'énergie cosmique, mais pour le reste, je n'ai PAS envie là tout de suite d'une autre forme de fécondité scrogneugneu...

Ouais, Lisette elle est jamais contente, on peut rien dire, c'est terrible ! Ben en fait si, dites, dites les amis, je crois que le pire, c'est d'ignorer... Et puis, qu'est ce qu'on ferait si on pouvait pas parler des gaffes à gogo?

J'ai encore eu la fameuse phrase ce we (et pourtant je ne me plaignais pas !!) d'une amie qui a vécu le drame terrible de perdre un enfant à l'age de quelques mois il y a 3 ans (heureusement elle en a un plus grand et un plus petit depuis). J'essaie de lui en parler de temps en temps parce que je crois qu'elle en a besoin et elle me le confirme. Elle sait que c'est chaud parfois cette attente et ce diagnostic, et sans que je sois préparée à l'entendre à ce moment là, elle me dit "tu vois, je sais que c'est pas forcément facile de vivre l'infertilité, mais perdre un enfant, c'est bien pire, parce que c'est irréversible. Alors que toi, au pire, t'adopteras, y a de l'espoir !". Je crois que d'un coté elle avait raison, mais d'un autre, je l'ai pas trop bien vécue cette phrase... J'ai pas le courage d'adopter !!! Je me sens absolument pas prête, arretez de me sortir cette solution qui m'effare ! Un jour, peut être, j'en sais rien, mais là, non, je peux pas...

Bon voilà, je deviens susceptible... Je crois que vous allez me trouver bien ingrate ou méchante :) Mais c'est pas le but du post... C'est juste pour pointer combien c'est pas facile de trouver la bonne attitude, sans doute que la bonne attitude est dans un mélange des genres... Et moi même je ne saurais pas forcément soutenir comme il faut un couple infertile !

Pour terminer sur une lueur d'espoir, je les aimes bien toutes ces personnes adroites ou maladroites, mais qui m'aiment suffisamment pour pas s'en foutre... Et j'ai beau râler, quelle que soit leurs paroles ou gestes, même à coté de la plaque, toutes ces manifestations de soutien me vont droit au cœur...

Et vous? Quelle attitude vous fait du bien?

vendredi 16 novembre 2012

Plus c'est long, plus c'est bon !

Tu parles...
J'en ai mare... J'en ai mare d'attendre. J'ai l'impression que je n'y arriverais jamais, j'ai l'impression que je ne pourrais pas gérer échecs sur échecs... Et je ne peux pas partir positive, parce que ça me ferait tomber d'encore plus haut.

Et ce blog, ça me fait du bien, parce qu'au lieu de chouiner dans les bras de mon homme ou de mes amies, je crie ma colère ici. Mais j'imagine que c'est lourd pour ceux qui lisent. D'autant que certaines vivent des choses tellement plus douloureuses... Alors je culpabilise, encore...

Je culpabilise tout le temps ! Particulièrement de ne pas tomber enceinte.

Et je crois que la patience est loin de faire partie de mes qualités ! Je me demande si une fois que je saurais un peu vers où on va ça ira mieux ou si une autre attente aussi pénible, voire plus, succédera à cette période.

La semaine prochaine, l'homme est sensé déposer un peu de semence dans le petit flacon... J'espère qu'il ira.

J'ai hâte d'être aux étapes d'après et en même temps, ça me terrifie...

Ils sont pas gais mes billets...

mercredi 14 novembre 2012

THE belle maman

Je ne suis pas particulièrement à plaindre de ce côté, en général, mais parfois je me demande quand même pourquoi on dit belle?

Et en ce qui concerne l'infertilité, franchement, j'enlève belle et je remplace par "à côté de la plaque" (pour être sincere, sur le moment, la qualification aurais été moins douce et j'aurais volontiers voulu la prier de bien vouloir bancher sa cervelle...).

Pour tout vous dire, je l'aime bien ma belle mère, elle est pas envahissante, plutôt sympa, souriante... Mais elle a deux énormes défauts :

- 1er defaut : elle couve son fils et me demande régulièrement d'un air suspicieux (oui oui) si je le nourris bien parce qu'il est maigrichon... Habitude dé-tes-table, vous en conviendrez? C'est bien connu, j'adoooore faire crever les gens de faim, et je garde les clés du garde manger rien que pour moi, gnark ! Barbe Bleue the return... D'autant que l'homme-fiston-de-sa-maman est certes mince mais se nourrit quotidiennement de pâtes, patates, pizza, semoule et quand il faut varier, pâtes et pizza ensemble ! Et heureusement que je rajoute un peu de vert dans son assiette de temps en temps ! Entre nous, elle avait qu'à lui donner un génome moins facile, tu sais, un de ces génomes comme le mien qui prends 3kilos par bouchée de chocolat ! Bref, c'est un exemple, mais ça m'agace... Et c'est pareil quand fiston à un rhume, fiston est fatigué, fiston est triste, c'est toujours ma faute !!! Heureusement que parfois elle pense à dire que je l'ai rendu heureux son fils, et qu'il est beaucoup plus épanoui depuis qu'on se connait... Non mais !

- 2ème défaut : elle pose pas de questions aux autres, comme si ça l'intéressait pas... Elle raconte sa vie, elle est rigolote, mais elle ne demande jamais à son fiston chéri comment il va, ce qu'il fait et à moi, encore moins... J'ose me dire qu'elle n'y pense pas, j'ose croire (sincèrement) que ce n'est pas une manifestation d'égoïsme exacerbé... Mais c'est franchement désagréable... Parce que moi à la limite, je m'en accommode, mais je déteste voir MON mari souffrir de ce désintérêt maternel... Oui, c'est un peu paradoxal, la belle mère est complexe...

Revenons donc à nos moutons, le jour où belle maman a carrément merdoyé...

L'homme n'avait pas jugé bon d'informer sa mère de nos difficulté Mes parents ayant été rapidement au courant et connaissant la jalousie inter-familiale, je n'aurais pas fait ce choix là, mais je respectais son silence... Jusqu'au jour où, après une Nième allusion alors que je l'avais au téléphone, sur ses futurs petits enfants, un soir où franchement j'étais déjà au bord des larmes, j'ai craqué. Je lui ai dit que ça serait long (oui j'y ai quand même mis les formes), que ça serait difficile, qu'ON avait des soucis, que la pudeur de l'Homme l'avait empêché de lui en parler mais que au moins, maintenant qu'elle savait, elle allait pouvoir (fermer sa boîte à grosses gaffes?) nous soutenir sans allusions ni illusions !

Enfin, c'est ce que je croyais...

La réponse qui scie...

- oh, mon pauvre Fiston, c'est pas possible, lui qui voulait teeeellement des enfants, il doit être teeeellement malheureux... Il pourra pas vivre sans enfants (moi non plus, ça tombe bien, on a prévu soirée suicide collectif ce soir...)

- mais tu as quoi comme problème? (No comment...)

- vous allez adopter alors? Ah mais avec ta religion (bon, oui, j'suis croyante, chacun ses defauts, mais j'en parle jamais !!), tu peux adopter? (Ça aussi se passe de commentaires)

- ah mais sinon, vous pouvez pas faire une FIV, c'est facile, j'ai vu l'autre soir à la télé... (Bon, ça aussi... Facile, bien évidemment)

- bon bah, c'est pas si grave, Fiston's sister va bientôt s'y mettre à vouloir un bébé, je patienterais... (Aaaaaaaaah)

- oh mon dieu mon dieu, il doit être telllllement malheureux (bon ça va, on a compris), tu t'en occupes bien hein?

Alors, je sais pas si c'est moi qui ai un problème, sans doute que ça partait d'un bon sentiment de sa part, mais cette litanie de questions que j'ai trouvé toutes moins aidantes les unes que les autres, ça m'a scotchée... J'ai même pas su quoi répondre d'intelligent, terassée par tant d'âneries... J'ai même pas eu le cœur de lui dire que la semence de son fiston bien aimé n'était pas vaillante et que m... à la fin, c'était pas de ma faute ! C'est pas ses oignons...

Conclusion

1/ j'aurais rien du dire, je maudis ma spontanéité et mon mari est un sage

2/ j'ai engueulé mon mari le soir parce que je suis une sale teigne et même que le pauvre, il n'avait rien fait, mais quand même...

lundi 12 novembre 2012

Un bébé nommé "thèse"

A 1 semaine du début de la thèse, je réalise le travail monstrueux à fournir, les doutes, remises en questions, avancée à tatons... Tout ça dans ma petite tête qui n'a jamais confiance en elle, ça promet !

Mais c'est bien, ça me distrait, ça détourne (un peu) mon esprit de ce projet bébé, les semaines me semblent moins longues... Je fais turbiner mes petits neurones, je pédale dans autre chose que PMA, zozos, date de fécondité, cycles pourris, bébés qui naissent et ça fait du bien.

Et mon directeur de thèse qui me racontait la vie de ses 3 petits garçons il y a quelques jours en vient à me poser la question : "et toi, tu veux des enfants?". Question à laquelle je ne m'attendais pas ce jour là, et j'ai répondu, très spontanément : "Oui, mais on n'y arrive pas. Je voulais une grande famille, c'est compromis. En attendant, je fais un  bébé thèse...". Évidemment, comme d'habitude, il était muet après, mais moi, ça m'a fait rire !

Bon, gestation de 2 ou 3 ans, il a intérêt à être beau ce bébé !

samedi 10 novembre 2012

VDM...


SMS au réveil, d'un ami :

"Dit Lisette, je suis trop embêté, j'ai eu des rapports il y a 3 jours avec ma nouvelle copine et on s'est pas protégés et elle était pile à son ovulation et elle a déjà eu deux enfants comme ça avec deux hommes différents et elle est instable et incapable d'assumer. Alors elle angoisse et fait l'autruche, et moi... je ne sais pas quoi faire. Help !!"

VDM...


Je suis aigrie...
Je vais l'aider hein, enfin, comme je peux, mais je suis aigrie quand même.

mercredi 7 novembre 2012

Les petites histoires...



Dans cette attente, je suis marquée par la volonté de connaitre des histoires, celles de celles qui attendent, celles qui ont attendu... Et quand on l'annonce à l'entourage, chacun y va de sa petite histoire !

Il y a ceux qui ne peuvent pas s'empêcher de te raconter une histoire triste, quelque part, ils sont agaçants mais au moins ils sont honnêtes.

Il y a ceux qui ont toujours plein d'exemples positifs et du coup, c'est sur, c'est pas possible autrement, pour toi, ça marchera !!! Mais du coup, ils minimisent l'angoisse de l'incertitude, elle est illégitime et tu te sens pov' tâche de t'inquiéter comme ça, elle t'a dit la madame : pour toute ses copines, ça a marché ! Et toujours cette histoire (honte à moi, je la racontais !!) de la cousine Truc qui a adopté 3 enfants avant d'en avoir 3 fait maison sans avoir eu le temps de dire ouf. Ou celle de ma tante qui a eu 2 petits Pma puis 1 petite arrivée dans la foulée a plus de 40 ans. Oui... mais si nous c'était pas pareil ?


Il y a des moments où l'histoire des autres, tu n'en as rien à faire, tu n'as pas envie qu'on te la raconte... Tu peux la lire, tu aimes la partager avec les autres "infertiles", mais pas qu'on te raconte l'histoire de la voisine de Mme Michu qui a eu 8 gamins en PMA à chaque fois du premier coup.

Et malgré tout, j'ai terriblement besoin de connaitre le parcours des autres, de me rassurer ou de prendre la mesure de l'échec possible, de comprendre le pourquoi du comment, de trouver de l'espoir concret. Besoin surtout pour partager avec "ceux qui peuvent un peu comprendre" et partager joies et peines sans minimiser en permanence "ça va aller, vous êtes jeunes (pas tant que ça !), parfois ça prend du temps (oui 10 ans ou jamais?)".

Et là, pourtant, à mon tour, je voudrais raconter l'histoire d'une de mes amies. Je suis allée la voir hier, elle et ses 2 pitchounes de 1 mois, aidée par Mr PMA. Elle les a attendu 5 ans ! Ca me parait colossal, sans doute parce que j'en suis au début de mon parcours. Et il y a eu 3 IAC et 4 FIV et 1 FC. Comme le temps a du lui paraitre long. Et hier, de la voir ainsi comblée par ses bébés, après une grossesse et un accouchement franchement pourri, la voir s'inquiéter pour un popo mou et un popo dur, ça a fait naitre en moi un sentiment difficile à définir. Une grande joie de ce que peut être la conclusion de tout ceci, une grande angoisse que l'issue puisse être différente, un grand espoir parce que pour elle c'était pas gagné d'avance... Et en rentrant chez moi, il ne restait plus que l'angoisse. L'angoisse de ne pas connaitre moi aussi cette joie. Mais ses petits mots attentifs m'ont beaucoup apaisée.

Le pire je crois, ce sont celles qui savent qu'on galère, qui pondent sans aucun problème et qui annoncent grossesse et naissance sans même une petite attention. C'est tout de même pas bien compliqué merde, je suis pas contagieuse !

Depuis quelques mois, j'ai l'impression d'être attirée ou cernée par les femmes enceintes. Je ne sais pas si je fais le papillon qui est attiré vers la lumière mais se brule ou si objectivement tous nos amis sont en train de pondre... Et je ne sais pas si je ferais mieux de les éviter, parce qu'après le plaisir de les voir ou de voir leurs marmots, il y a une sourde angoisse, ou si finalement, ça fait vivre l'espoir et le rêve.

Merci pour tout vos petits mots en réponse à mes billets maladroits et foutoirs... Ça m'est vraiment d'un grand soutien :)

Un post pour rien !

Un post qui ne sert à rien... Mais pour dire que je vais arrêter de parler à la 3ème personne :D

C'est venu tout seul au départ, je crois que ça me permettait d'essayer de prendre un peu de distance face à toute cette histoire à venir. Mais en fait, ça ne change rien et j'ai l'impression de me prendre pour Louis XIV.

Prendre de la distance, tout un roman. C'est comme le "arrête d'y penser". J'ai l'impression qu'on ne peut pas. C'est tellement viscéral de vouloir un enfant, de vouloir devenir Maman.

C'est amusant de lire les blogs car j'ai l'impression que on passe quasi tous par les mêmes étapes. La même manière de se révolter, d'accepter, de rêver, d'y croire, de tomber, d'avancer, d'espérer...

mardi 6 novembre 2012

le 100%, du coup de massue au quémandage...

Ce fameux 100% qui officialise la Maladie. Voilà Madame/Monsieur, vous êtes infertiles, vous ne pouvez pas faire d'enfants sans la sacro-sainte aide de la médecine et... de l'assurance maladie. Tous les jours Elle est heureuse de vivre en France car Elle peut traiter ses patients gratuitement, même les plus démunis, et ce jour là, Elle a été tellement triste de devoir en bénéficier.

Et en même temps, quelle chance de ne pas avoir en plus de son infertilité l'inquiétude de ne pas pouvoir payer les traitements !

Le premier 100%, c'est leur gynéco qui l'a mis en place. Pour son mari aussi. Ils ne savaient même pas qu'il fallait en faire un. Ils se sont sentis diminués, c'était étrange...

Mais le plus dur, c'était de le faire renouveler à l'occasion d'une visite chez son médecin traitant. Sa vraie médecin traitant, Elle l'adore, elle a le même age qu'Elle, elles rigolent ensemble de leurs vies quotidiennes, elle aime la médecine et ses patients et elle soigne sa grand mère, son cousin, son mari... Et un médecin de famille comme ça, dans une grande ville, ça n'a pas de prix. Surtout quand sa médecin traitant souffre d'OPK et comprend trèèèès bien leurs difficultés. Bingo, elle a réussi, la médecin traitant est enceinte de jumeaux... et c'est donc sa remplaçante qui va la recevoir !

Elle expose le problème pour lequel Elle est venue  (une vieille otite) et puis explique qu'Elle a besoin de renouveller son 100%. Et la réaction du médecin remplaçant : "quoi ??? on fait des 100% pour ça ?" d'un air de considérer que franchement Elle abuse... Elle l'a hyper mal vécue, Elle a eu l'impression d'être une délinquante même si la remplaçante a fini par lui faire à contre cœur.

Franchement, c'était pas sympa? Pas un petit mot, pas une question, juste l'air sceptique et suspicieux :(

En plus, la lettre s'est perdue, il a fallu le faire deux fois !


Une nouvelle vie...

Elle se dit que étant donné que son quotidien est bien rempli par son travail, elle pourrait se présenter et partager ses coups de cœur et coups de gueule ! Ca fait moins impersonnel :)

Elle est médecin, de ceux qui travaillent à l'hopital psychiatrique... parce que c'est passionnant. Enfin, médecin, c'est un peu présomptueux, elle n'est encore qu'interne. Et si elle avait poursuivi son internat, elle n'aurait plus qu'un an avant d'être diplomée ! Mais non, elle trouve ça un peu court, elle rallonge un peu avec une thèse de recherche. Et voilà, depuis hier, tout a changé. Elle a troqué sa blouse blanche pour un ordinateur et elle cherche... faudrait encore qu'elle sache quoi !

Mais ça change tout, pas d'horaires fixes, pas de chef, pas vraiment de bureau, il faut se motiver toute seule, et ne pas paniquer devant la montagne, ni procrastiner parce que 2-3 ans, c'est long... L'avantage pour faire des bébés, c'est qu'il n'y a pas de gardes non plus et des horaires souples, ce qui peut être utile quand Mr PMA s'en mêle ! Oui vous aurez remarqué, chez elle, PMA est un Monsieur, ça la fait plus fantasmer !

Le problème de la journée de thèse à la maison c'est...
7h : réveil par son mari-chéri-qui-lui-fait-un-doux-calin
8h : prête, assise à son bureau, motivée par la journée
8h30 : elle réfléchit toujours à ce qu'il faudrait qu'elle fasse aujourd'hui
9h : après avoir fait un petit tour sur des blogs, des sites où on rêvasse à tout ce qu'il faut pas acheter (oui parce que faut pas charrier, en thèse, on roule pas sur l'or), un forum cher à son coeur... elle panique un peu car une heure est déjà passée et elle se plonge dans un article.
9h...05 : tiens si elle se faisait un petit thé pour l'aider à se concentrer
9h...15 : ah oui, ça donne envie de faire pipi
9h30 : bon pour se récompenser d'avoir lu 20min, un petit tour sur le net?

Enfin, voilà, vous voyez le topo ! En plus elle se dit qu'elle pourrait en profiter pour aller faire un petit jogging, histoire de garder la forme ! Mais non, faut être sérieuse, ce serait une perte de temps... Mouarf, la logique implacable !

Bref, il faut qu'elle prenne ses marques dans ce nouveau rythme... et c'est pas gagné !

lundi 5 novembre 2012

PMA et cancer du sein

Un truc m'effraie dans les traitements inducteurs de l'ovulation, c'est l'induction de cancers gynéco... Ma mère a eu un cancer du sein, ma grand mère a eu un cancer du sein... Et il y a des controverses concernant ces traitements.

Il y a des études rassurantes : 9200 finlandaises ayant subi des FIV n'ont pas montré plus de risque de développer un cancer.
Et d'autres inquiétantes : commencer un traitement par FIV après l'age de 30 ans majore ce risque... Mais pas de beaucoup, ouf !

Alors que choisir ? Faire des enfants maintenant, et plus tard, risquer d'attraper un cancer ? Youpi... Espérons que la médecine fera des progrès d'ici là !

Vous en pensez quoi ?

Le pire, c'est que si on me demandait maintenant de choisir le package bébé et cancer versus rien du tout, je prendrais le premier... Mais la PMA me fait peur, j'ai l'impression que tout n'est pas bien maitrisé.

Je n'ai toujours pas fait le deuil d'une grossesse naturelle, je suis toujours très en colère contre ce créateur à la noix qui ne nous permet pas d'avoir des enfants comme tout le monde.

Adieu veau, vache, cochon, bébé...

La suite comme promis !

Elle n'est pas du tout à l'aise avec l'idée de perdre du poids, ma foi, ça fait des années qu'elle essaie, et de toute façon, elle n'y arrive pas. Mais elle est stable, et pas dans des critères d'obésité, il serait bon, pour une fois dans sa vie, que ce problème ne soit pas au centre de tout...

Ca tombe bien, ce n'est pas leur seul problème ces OPK ! Mais elle prend tout de même le taureau par les cornes et tente tant bien que mal de perdre ces kilos en trop si vraiment ça peut aider. Ses cycles sont très irréguliers, la metformine/glucophage aide un peu, mais ces J1 qui n'en finissent pas d'arriver sont vraiment pénibles.

6 mois plus tard...

Après une bonne semaine de vacances dans le sud de la France, en rentrant, ils découvrent dans leur boite à lettre un pli provenant du labo où Monsieur a passé un spermogramme. Il ne voulait pas y aller, mais après avoir subi  bénéficié d'une hysterographie pénible et douloureuse, elle lui a mit un petit coup de pied aux fesses pour qu'il aille le passer cet examen à la noix ;) Parce qu'à la clé, il devait y avoir un petit traitement par Clomid et, ils imaginaient, un beau bébé tout rose dans quelques mois !

Revenons à ce pli qu'ils ont ouvert, en amoureux, côte à côte sur leur petit canapé. Patatrac, tout s'effondre, adieu veau, vache, cochon, couvée beau bébé rose. Tératospermie sévère, 2-3% de spermatos bien formés, les autres ont la tête de traviole ou l'acrosome KO.

Bon c'est simple, elle a quelques notions de médecine et malheureusement, ils n'ont pas mis longtemps à comprendre ce qui leur tombait dessus. La gynéco confirme quelques jours plus tard qu'étant donné la tête du spermo, leurs chances de concevoir naturellement sont faibles, très faibles, très très faibles.

Ils ont pleuré, c'est sans doute bête, mais c'était un tel choc. Il faut contrôler ce résultat, arrêter d'y penser tout le temps, voir un andrologue, arrêter d'y penser tout le temps, perdre du poids, arrêter d'y penser tout le temps, voir un médecin PMA...

Ils en sont là. Ca fait 1 an et 2 mois qu'ils attendent, ce n'est pas encore si long, mais parfois, c'est si difficile de garder espoir. Dans quelques semaines, ils en sauront plus. Pour le moment, on leur a indiqué un chemin passant par une FIV ICSI. Et elle a si peur, si peur que ça ne fonctionne pas...

En fait, il y a 1 mois, il aurait du contrôler le spermogramme et voir l'andrologue, mais pas de chance, grosse fièvre. C'est fou comme sur ce chemin, chaque petit grain de sable qui change les plans les ébranle. L'idée d'attendre un mois de plus pour savoir et pouvoir avancer un peu a été dévastatrice, le moral dans les chaussettes.

Plus que 15 jours avant le prochain spermogramme.