lundi 28 avril 2014

Only meeeeeee !

La semaine dernière, j'ai appris que les chromosomes échangistes, c'est que moi, ça ne vient pas de mes parents, ma famille n'a pas de risque de porter la même anomalie, les caryotypes de mes parents sont normaux.

J'ai eu des pensées moches, bien sur je me suis réjouie pour mes soeurs, mes cousins, mais moi, je me suis sentie drôlement seule. Je croyais à une anomalie familiale, finalement, je me rassurais en me disant qu'on était là, qu'elle ne devait pas être si grave puisque dans ma famille, ni fausses couches ni enfants atteints de maladies congénitales. Le généticien m'avait dit que dans plus de 90% des cas, ce genre de souci génétique était familial. Ben pas chez nous. Je ne m'y attendais pas vraiment...

Avec un peu de recul, bien sur que je suis contente, c'est plus simple. Mais j'ai eu du mal à l'avaler. Psychologiquement, c'est vraiment difficile d'encaisser un diagnostic de chromosomes anormaux, je trouve. J'ai cette impression tenace de porter une tare et que Darwin en a parlé, ma "lignée" n'est pas compétitive et risque bien de s'arrêter. Je sais, je dramatise, mais c'est l'impression que j'ai.

Heureusement, une adorable personne qui se reconnaitra m'a énormément rassurée sur la possibilité d'avoir des enfants malgré ces chromosomes échangistes et j'arrive un peu à y croire à nouveau. J'ai grande hâte de reprendre les traitements, j'ai tellement hâte d'abriter à nouveau une petite vie. Hâte et peur, mais hâte.

mardi 22 avril 2014

La biopsie de l'utérus...

J'étais horriblement stressée vendredi, l'examen me faisait peur, mais aussi les résultats, et puis tout en fait, replonger dans le technique, même si je lui confie un grand espoir.

Salle d'attente, beaucoup de retard, une jeune femme qui feuillette compulsivement les mallettes roses "futures mamans, servez vous". Pourtant, elle n'était pas enceinte d'après les quelques mots qu'on a échangé. Je ne sais pas comment elle faisait...

Mon gynéco me reçoit, je n'ai pas voulu que mon mari m'accompagne, pas envie que si ça s'avérait douloureux il me voit encore une fois souffrir. Besoin de cette intimité là...

L'examen est simple, ça se fait en position gynéco sans anesthésie, avec une sorte de petit tube rigide avec un trou sur un coté. Vous savez, un peu comme les bâtons de sucettes, du moins, c'est ce que j'ai pensé. Je voulais tout voir, je voulais savoir...

Le médecin le glisse à travers le col, ça fait un peu mal mais pas grand chose, et moi naïve, je pensais que c'était fini. Ben non, il fait plein d'aller retour pour frotter la muqueuse et l'aspirer dans la canule. Ca fait un petit serpentin, et un mal de chien... Je me suis accrochée au fauteuil et je lui ai dit que franchement, à ce stade, je me pose sincèrement la question de s'il m'en veut pour quelque chose ! Mais bon, j'arrivais encore à parler, y avait encore de la marge niveau douleur. J'étais vraiment extrêmement soulagée que ce soit fini... Il a mis mon petit serpentin de muqueuse dans 2 petits pots et j'ai du courir à la poste pour envoyer le tout.

Attention à ne pas oublier le timbre et puis je me suis faite engueulée par le postier parce que j'avais payé en lettre et pas minimax. Il a eu le droit à ma crise de larme post stress, l'explication du "quoi qu'est dedans" (l'avait l'air gené mais pas plus que moi et il l'a cherché), une postière est venu me dire que c'était trèèèèès bien, parce qu'ils avaient une convention avec les labos, et a jeté des regards trèèèès noirs à son collègue ! Bien fait ! Oui, une biopsie, ça me rend mauvaise...

Par ailleurs, le gynéco s'est énervé contre l'échographiste, rapport au fait qu'il traitait mes ovaires de vieux machins. Lui n'est pas inquiet dans tous les cas, et c'est bien rassurant.

Depuis, je saigne tout le temps, avec des bonnes douleurs de règles. Est ce mes règles, ou pas, j'y comprends rien. J'espère juste que la biopsie a été faite à la bonne date. 

Et parfois, je me dis qu'on doit être bien désespéré pour en passer par tout ça...

Maintenant, il faut encore attendre, un bon mois... 

PS : mon mari m'a fait un petit cadeau, rapport à tout ce que j'endure (je la fais pas trop mélo là? il fallait bien que je justifie ma suggestion expresse de petit cadeau post biopsie)... Voici ce qu'il a choisi, je dois y voir un message? :D



lundi 14 avril 2014

Tu y penses trop...

Il y a cette fameuse phrase qu'on a TOUTES entendues au moins une fois (que les épargnées se manifestent, j'aimerais connaitre leur secret !!) et qui nous irrite tant. En tout cas, moi c'est le cas. Quand je regarde en arrière, je me rends compte que dès le moment où l'on a souhaité un enfant mon homme et moi, c'est devenu omniprésent. Un sujet de réflexion et de rêvasserie bien plus intéressant que tout le reste et notamment que le boulot parfois.

Les 6 premiers mois, j'étais certaine d'être enceinte à chaque cycle. Le premier mois, j'avais des nausées, l'odorat décuplé, j'ai fait un test dans les toilettes de mon service hospitalier parce que j'étais de garde le soir du 28ème jour. Mon premier négatif. Mais je n'aurais jamais imaginé à ce moment là que ça puisse être si long. Le temps avait pris une dimension élastique, depuis qu'on attendait l'enfant, il s'était étiré et chaque jour me semblait long. Pourtant, rien n'avait changé, mon amoureux était merveilleux, ma famille pleine de vie, mon boulot passionnant... Le quotidien était le même mais le désir d'enfant avait pris une très grande place, mais une belle place, une place tout prêt de l'amour, un beau rêve. Je contemplais le doudou offert par mon homme le jour du début des essais, bébé serait bientôt là pour en profiter.

Et puis entre 6 mois et 1 an d'attente, les diagnostics nous sont tombés dessus. J'ai franchement déprimé, voire paniqué. J'étais en colère chaque jour, mes pensées étaient complètement focalisées sur cette attente stérile. Les relations sexuelles programmées cassaient toute spontanéité. L'angoisse chaque jour m'envahissait et on me disait qu'il fallait que je sois patiente, que je ne m'inquiète pas, que ce n'était pas si grave, que j'y pensais trop... Oui, mais la médecine nous avait pourtant dit que ce serait difficile, mais c'est comme si personne ne réalisait combien pour nous, le monde s'effondrait. Il a fallu du temps avant qu'autour de nous, les autres réalisent que c'était une vraie souffrance, une inquiétude fondée et pas seulement un caprice.


Et puis est venu le temps de l'action. Les examens, les inséminations, les FIV, les fausses couches... Que d'énergie dépensée. Mais la colère se transformait en révolte, et en détermination. Bien souvent le découragement pointait son nez, mais il y avait toujours une échéance à laquelle se rattraper. Bizarrement, le temps est passé plus vite, rythmé par les essais.

Le dire m'est douloureux parce que ma peine est encore immense... Mais, alors que le temps s'allonge, je me sens moins mal maintenant qu'il y a 1 an. Il y a 1 an, quand je parlais avec des personnes souffrant d'infertilité, elles me disaient parfois qu'à force, on s'habitue. Je ne voyais vraiment pas comment on pouvait, je n'arrivais pas à imaginer que ma souffrance puisse s'amoindrir. Je ne dirais pas qu'elle est moindre aujourd'hui, mais je la tolère mieux. En grande partie parce que même si j'y pense beaucoup, c'est moins obsessionnel. La tristesse m'envahit moins.

J'avais envie d'en témoigner pour ceux qui seraient dans la même situation que nous il y a un ou 2 ans. Parce que même sans que l'enfant vienne, le désespoir se fait un peu moins pesant avec le temps. Sans doute parce que je crois encore à la PMA, la plupart du temps, sans doute parce que j'ai appris que le temps de la PMA est lent et que lutter est épuisant. Sans doute que je veux vivre pour ne pas regretter, sans doute que je ne veux pas m'effondrer pour être en mesure d’accueillir un enfant s'il vient un jour.

Je crois qu'on est obligées de passer par cette phase obsessionnelle, par cette immense colère ou tristesse, parce que c'est un deuil... Et ça, j'ai le sentiment que quand on le traverse, l'entourage démuni ne le comprend pas. Je ne crois pas qu'on puisse faire l'économie de cette étape. Vous en pensez quoi vous?

vendredi 11 avril 2014

Biopsie programmée !

Enfin... vendredi prochain.

Je m'inquiète quand même un peu des résultats de la prise de sang qui me font craindre qu'il n'y a pas eu d'ovulation ce cycle... Mais je devrais arrêter de vouloir interpréter moi même les résultats et faire confiance. Aiiiiiieeeee confiaaaaance ! 


Dur programme...  C'est si difficile d'accepter de lâcher le contrôle, de remettre dans les mains d'un médecin ce projet si important. Encore plus, quand on est médecin soi même (même si on y connait pas grand chose à ce sujet). Je m'accroche à chaque petite analyse pour comprendre, interpréter, extrapoler... Mais je suis une pessimiste à ce sujet, alors je suis quasi jamais rassurée, c'est infernal.

Je ne sais pas bien comment se passe cette biopsie. Certains disent que ce n'est pas grand chose, d'autre que ça fait un mal de chien. Je ne suis pas douillette mais quand même, l'idée qu'on va m'arracher un petit bout de muqueuse utérine ne m'augure rien de très doux ! Si vous avez des petits témoignages, je suis preneuse :)

jeudi 10 avril 2014

Quitte à ne rien faire...


Je place mes billes !

Ostéo : check ! Le bô-gosse était en plus vraiment sympa cette fois. J'ai mal au ventre tous les jours, depuis les dernières FIV et ponctions... Tous les matins. La première séance m'a un peu aidée, je le revois bientôt. J'ai l'impression de prendre un peu soin de ce ventre si vide...

Vitamines : check ! J'ai enfin pris la résolution de gaver mon homme et moi même de Conceptio-gélules en or. J'aimerais tant que ça aide...

Zen attitude : heu, joker, demi check ! On va dire que c'est moins pire qu'il fut un temps. Mais j'ai quand même tellement hâte de recommencer. La patience n'est pas mon fort...

Parfois, j'ai l'impression que tout ceci, c'est pour combler le désespoir... C'est fou comme nous avons besoin de remplir le manque, le vide. 

Si seulement ça pouvait être efficace, si seulement le miracle pouvait avoir lieu... Notre miracle...

mercredi 9 avril 2014

La biopsie qui voulait pas...

Je crois que mon gynéco m'en veut, je n'ai pas d'autre explication raisonnable...

Ce cycle, c'est biopsie... C'est comme ça, je discute pas. Et la biopsie, c'est sérieux, ça se fait une semaine après l'ovulation, pile poil. Et faut pas rigoler, c'est à un jour près. Et là, problème... La Lisette a des cycles tous pourris qui aiment bien faire varier la longueur, le timing, parfois c'est les 28 jours réglementaires, parfois 35, parfois encore plus... Alors pour tomber pile poil, c'est une belle galère. En même temps, c'est mon côté créatif qui s'exprime, la routine, c'est la mort... 

Le gynéco, il m'avait dit "et puis une pause, ça vous fera du bien"... Oui, mais une pause avec 3 échographies et 4 prise de sang, j'ai du mal à appeler ça une pause... En plus, j'ai l'impression que ça sert a rien, parce que j'ai aucune chance de tomber enceinte... Et je sais bien que cette biopsie est utile mais j'ai envie de faire ma mauvaise tête je crois...

Et tout a l'heure, devinez quoi, j'y croyais à la biopsie la semaine prochaine, parce que ça fait 3 fois qu'on décale et j'en ai mare... J'attendais le feu vert avec ferveur et espoir ! Mais non, encoooooore une prise de sans vendredi !

Honnêtement, il m'en veut, c'est sur? ;) 
Fichus ovaires paresseux... 

mardi 1 avril 2014

Langueur monotone...

Ici, c'est plat, calme, c'est l'attente, pénible...

Je me sens une vieille machine rouillée, j'arrive pas à faire un cycle correct pour faire cette fichue biopsie, l'échographiste m'a encore dit hier "on dirait une vieille dystrophie ovarienne, vous avez quel âge déjà?"... Je me sens bêtement atteinte, j'ai l'impression que mon corps déjà pas très soutenant en terme de fertilité me trahit.

J'essaie de prendre du recul, je travaille beaucoup, je couds pour me vider la tête mais je me sens un peu seule avec ce fardeau alors que j'ai quelques adorables amies pour partager... Je voudrais juste un enfant, je demande pas tant...

Je me prends la tête car je n'ose même pas faire des projets pour cet été, je n'ose prévoir un voyage "roots" parce qu'il y a toujours le "et si" et je n'ai pas envie de prendre de risque, ou de faire une fausse couche à bled-les-bains.

Je croise des femmes enceintes, partout, encore et encore, mais ça n'est pas pour moi. Hier j'ai failli pleurer parce que le labo était peuplé de 4 femmes au ventre rond, il était un peu plus tard que d'habitude, mauvais plan. J'essaie de moins me plaindre, moins y penser, mais chaque jour, nos enfants, ceux qu'on a tant rêvés, me manquent.